L’Entreprise de Travaux Publics de l’Ouest, ETPO, nous a été tout d’abord présentée en cours à Saint Dominique par Antoine Janicot. Ingénieur du génie civil, diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, M. Janicot s’occupe de notre sortie au chantier de Massy où ETPO entreprend la construction d’un gymnase pour la commune, le gymnase Atlantis.
Le jeudi 4 avril 2013, quelques jours après la présentation du projet, nous partons, élèves de Terminale et de première S, en car sur le chantier de Massy accompagnés de Madame Durieux et Monsieur Guilloud. Nous sommes alors « briefés » par M. Janicot sur la sécurité et les différents points importants (terrain, agglomérations voisines, infrastructure, commune de Massy…) avant de visiter le bâtiment en construction.
Casques de chantiers sur la tête, nous partons faire le tour du gymnase dontnous ne voyons alors ce jour-là que les murs en béton qui s’élèvent vers le ciel.
Deux personnes importantes sont intervenues lors de la sortie : le chef de Chantier et l’architecte qui a conçu le projet.
Le chef de chantier nous parle de son métier, de l’équipe dont il doit gérer la cohésion et de ses différentes et nombreuses responsabilités sur le chantier.
Son parcours professionnel est très atypique : âgé de 10 ans, il travaille déjà sur les chantiers avec son père, passe son Baccalauréat puis est repéré par un chef de chantier qui le nomme chef d’équipe et devient à son tour chef de chantier.
Le chef de chantier est le “chef d’orchestre” du projet : c’est lui qui coordonne les équipes et les tâches, met en place l’emploi du temps de chaque ouvrier et livreur, résout les problèmes humains et techniques sur le terrain…
Bienveillance avec ses hommes et rigueur sont des qualités essentielles pour ce genre de métier qui est une véritable profession de meneur d’hommes.
Apprécier le travail en plein air malgré le temps souvent difficile, être mobile, supporter les déplacements et aimer les challenges de plus en plus audacieux est, selon lui, le parfait profil pour travailler
en tant que chef de chantier dans le BTP. Les horaires sont souvent rudes (« les 35 heures ? Connais pas ») mais « c’est toujours une satisfaction personnelle lorsqu’une partie de la construction est achevée ou qu’un défi audacieux est relevé avec succès après un travail laborieux».
L’architecte en charge du gymnase nous parle, lui, de la conception et du travail théorique qui précède toute la mise en place du chantier (concours d’architecte qui nécessite beaucoup de travail, collaborations avec des ingénieurs…).Il est tenu d’être régulièrement présent sur le chantier pour conseiller, vérifier le bon suivi des plans et apporter des solutions techniques à la réalisation de son gymnase. Sa conception qu’il a eue de l’oeuvre est très particulière et innovante pour l’équipe sur le chantier : c’est une réalisation entre génie civil et ouvrage d’art. En effet c’est un bâtiment audacieux et difficile à réaliser. Les deux phases les plus compliquées sont la réalisation, sur un pan de mur, d’une fente ou « coup de hache » de 60% et d’une ouverture très technique où la structure ne repose sur aucun pilier. L’architecte nous explique qu’il a conçu son gymnase comme un « galet » posé au sol ou encore s’est inspiré «du corps de l’athlète » et de ses courbes en donnant à la lumière une grande importance dans sa création. Son parcours est lui aussi très intéressant pour nous (certains d’entre nous souhaitent devenir architectes) : Il quitte l’école en troisième et étudie la menuiserie, puis travaille dans un chantier, n’apprécie pas ce secteur en tant qu’ouvrier ; il décide alors d’étudier seul en parallèle l’architecture (quand on veut on peut) et intègre une école pour réaliser son rêve. Il a une grande admiration pour les ouvriers et un profond respect de leur travail.
Les métiers des travaux publics regroupent de nombreuses passions et c’est un secteur qui ne cessera d’être en activité car il est essentiel à l’homme. M. Janicot conclut en nous rappelant qu’un chantier est un « enjeu de chaque instant », que ce métier dangereux est effectué par des gens courageux qu’il est juste de valoriser. Il est de plus nécessaire, pour le travail en équipe, de savoir fédérer les gens autour de soi dans la joie malgré les aléas parfois éprouvants de ce secteur. Par exemple on peut fêter les différentes étapes de la construction – comme le premier mur construit – autour d’un barbecue !
Nous remercions particulièrement M. Janicot de nous avoir accompagnés et nous avoir permis de découvrir un secteur qui pour beaucoup d’entre nous est peu connu.
Guilhem de Solages – Martin Sanzey
Elèves de Terminale