« Sans racines un arbre meurt, un homme aussi. Nous venons de vivre 4 années de commémoration de la grande guerre. Pensez vous qu’il soit indispensable de connaître son Histoire et de se souvenir ? »

Mais que sont vraiment ces vieilleries, ces souvenirs lointains ? Pourquoi faut il toujours ressasser les mêmes polémiques, les mêmes débats, les mêmes querelles ? A quoi bon étudier ces événements lointains, déterrer des archives poussiéreuses, fouiller dans la mémoire des hommes, quand les tourbillons du monde nous offrent de rêver en 2.0 ? A quoi nous sert il de savoir comment on a bâti la France, quand elle fut baptisée ou meurtrie, puissante ou affaiblie, lâche ou sublime ?

Ne ferions nous pas mieux de nous tourner vers les technologies de pointe, vers les découvertes scientifiques, vers les progrès de l’Humanité, vers des choses utiles à la vie, tout de suite, maintenant ? En bref, cingler vers l’avenir au lieu de  plonger dans les méandres du passé !

Non ! Et c’est un non résolument historique que je pose devant vous. Et pourtant, combien d’entre nous se posent ces questions aujourd’hui ?

Maltraité par les errances d’une société qui ne sait plus ou elle va parce qu’elle ne sait plus d’ou elle vient, l’Homme moderne devient un rouage là ou les Anciens formaient un tout.

En effet, qu’est ce que l’Histoire, sinon cette faculté propre à l’Homme et certainement aussi vieille que lui de raconter et transmettre le récit, oral ou écrit d’un événement passé pour se bâtir lui même.

En voulant couper le lien qui unit l’homme à son histoire, on le coupe de lui même. L’Histoire, par définition, c’est la succession du temps, elle est universelle et permanente, elle nous imprègne et nous entoure ; elle est ce que nous avons été, nous sommes ce qu’elle sera.

Nous sommes tous notre propre Histoire, et le fonctionnement de toute Société s’appuie sur la mémoire du temps pour avancer. Les entreprises, les corps moraux, les institutions, et même les familles. L’Histoire est à notre image, de notre naissance à notre mort elle est continue, elle se déroule dans les accidents du Destin, secouée par les brutalités toujours inattendues de ce monde imparfait, tout comme nous.

Mais alors, pourquoi veut on séparer l’Homme de son Histoire ?

Parce que l’Histoire rattache à des coutumes, un art de vivre propre, une culture, une terre, une patrie.

Parce que dans une époque parfois totalitaire aux allures libérales, la fin ultime est de déraciner l’Homme des traditions absurdes pour en faire un consommateur compulsif et cosmopolite. La vague consumériste passe sur le monde, ne laissant rien derrière elle sinon un homme à qui on a arraché tous ses repères ; c’est la le but à atteindre.

En supprimant la mémoire des hommes on s’attaque aux piliers qui portent la société et qui sont la Patrie, la Religion, le respect de l’ascendance et de la famille.

Quant à l’Histoire sous sa forme propre, celle que l’on étudie dans les écoles on l’a trop souvent supprimée ; pire encore, on l’a dénaturée…

On a craché à la figure des nobles portraits de nos rois dont on a fait des masques grimaçants aux allures de gargouilles. On a caricaturé, avili notre passé ; par haine et par rejet de nos pères, on a sali la mémoire de nos ancêtres pour ne pas avoir à être les héritiers d’un legs si lourd de sacrifices qu’il nous rend les débiteurs insolvables de tous ceux qui ont travaillé, combattu, ou sont morts pour leur patrie et leurs enfants, donc pour nous tous ici présents.

Et maintenant, on assiste au spectacle désolant d’une Humanité qui s’agite en vain, ballotée par les courants dévastateurs d’une pensée unique, telle le bateau ivre de Rimbaud.

Pourquoi connaître son Histoire ? Pourquoi se souvenir ? La réponse me semble simple ; pour survivre ; car c’est à nos racines qu’il faut nécessairement revenir quand le monde semble entrainé dans une profonde dérive.